LES SIGNES DES TEMPS (2)

Apprendre à discerner les signes des temps tels que Jésus Christ les a énoncés à ses disciples, c’est le thème de cet article, qui fait suite au précédent article sur ce blog.

Au chapitre 24 de l’évangile selon Matthieu, Jésus répond de manière étendue à la question de ses disciples qui lui demandent: Dis-nous quand cela se produira et quel signe annoncera ta venue et la fin du monde?  Si personne ne connaît le jour et l’heure, excepté le Père céleste, en revanche des signes clairs annoncent la venue de cet événement. Ces signes ont moins à voir avec les phénomènes climatiques ou naturels, voire politiques et militaires, qu’avec le sort des croyants.  Vont-ils persévérer au milieu de la séduction des faux-prophètes qui  prétendent être le Messie et détenir la révélation finale sur le cours des choses et sur Dieu? Abandonneront-ils la foi transmise une fois pour toutes depuis les temps apostoliques?  Succomberont-ils à la tentation du reniement à l’heure de la persécution?  Il est bien connu (du moins de ceux qui ne ferment pas volontairement les yeux afin de ne pas contempler cette réalité dérangeante en face) que depuis les trois premiers siècles de l’ère chrétienne, aucune époque plus que la nôtre n’a vu autant de persécutions de chrétiens. Dans nombre de pays, celle-ci est officielle. Les condamnations à mort, les violences physiques, les expropriations, les menaces de toutes sortes abondent, sans que le monde s’en émeuve outre mesure d’ailleurs.  Il existe du reste beaucoup d’autres moyens, plus subtils, pour tâcher d’étouffer toute voix chrétienne dans la sphère publique.  On constate même que ceux qui prônent le plus la liberté d’expression sont souvent ceux qui cherchent à réduire au silence toute forme d’expression chrétienne.

Mais à ce signe bien distinct, Jésus ajoute un autre, à savoir la proclamation de la Bonne Nouvelle du règne de Dieu: Alors on vous persécutera et l’on vous mettra à mort.  Toutes les nations vous haïront à cause de moi.  A cause de cela, beaucoup abandonneront la foi, ils se trahiront et se haïront les uns les autres.  De nombreux faux-prophètes surgiront et ils tromperont beaucoup de gens.  Parce que le mal ne cessera de croître, l’amour du plus grand nombre se refroidira.  Mais celui qui tiendra bon jusqu’au bout sera sauvé.  Cette Bonne Nouvelle du règne de Dieu sera proclamée dans le monde entier pour que tous les peuples en entendent le témoignage.  Alors seulement viendra la fin (24:9-14).

 La place de la proclamation de l’Évangile dans le monde, quel qu’en soit le mode de communication, revêt donc un caractère central dans la succession des signes des temps.  En accomplissant fidèlement le mandat missionnaire que son Seigneur lui a confié, l’Église participe à la marche du temps qui mène à son aboutissement.  Les toutes dernières paroles de Jésus-Christ à ses disciples à la fin de l’évangile selon Matthieu, le confirment. Il leur déclare en effet ceci: J’ai reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre: allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit et apprenez-leur à obéir à tout ce que je vous ai prescrit.  Et voici: je suis moi-même avec vous chaque jour, jusqu’à la fin du monde (Matt. 28 :18-20). Il y a donc une marche positive de l’histoire, qui est celle de l’avancement du Royaume de Dieu – pas celle de la domination de nations arrogantes les unes sur les autres ou la lutte entre des idéologies apparemment contradictoires mais en fait également destructrices -. Cet avancement se fait par la prédication de l’Évangile, qui mène à la croissance de l’Église véritable de Jésus-Christ.

Comment mesurer cette croissance?  Seulement par le test de l’obéissance du plus grand nombre à tout ce qu’il a enseigné.  Il ne s’agit pas d’augmenter le nombre des membres des églises en remplissant les registres paroissiaux de statistiques concernant ceux qu’on aura baptisés à tour de bras pour faire bonne figure.  Il s’agit d’une obéissance de coeur et d’esprit qui transforme la vie des sociétés, des cultures et des civilisations.  Jésus-Christ a promis d’accompagner lui-même cette croissance authentique chaque jour, jusqu’à la fin du monde. Encore une fois, il n’a pas promis de bénir une croissance artificielle destinée à impressionner le monde par le nombre d’adhérents et de bâtiments dont l’Église pourrait se targuer, mais une authentique croissance spirituelle se manifestant par des fruits visibles conformes à son enseignement.  Lorsque cette tâche sera terminée, alors aura sonné l’heure de son retour dans la gloire.  Le mandat qu’il confie n’est d’ailleurs pas sujet à une quelconque annulation, puisque Jésus-Christ a reçu tout pouvoir dans le ciel et sur la terre. Peu importent donc les déclarations urbi et orbi de ceux qui, à l’intérieur de l’Église ou à l’extérieur, déclarent que ce mandat n’a plus raison d’être parce qu’il ne serait qu’une forme d’impérialisme et qu’il faut donc le remplacer par un autre mandat, rédigé par ceux qui se croient autorisés à annuler les paroles du Fils de Dieu : Les cieux et la terre passeront, a-t-il aussi dit à ses disciples, mais mes paroles ne passeront pas !

 Mais, nous est-il aussi dit en Matthieu 24, cette croissance se heurtera à des obstacles terribles: le grand adversaire va essayer de faire chuter le plus grand nombre, il suscitera des faux-prophètes, il refroidira le zèle de beaucoup.  A partir du verset 15 jusqu’au verset 34, une série de signes est donnée par Jésus-Christ qui se réfère en partie aux événements survenus autour de l’an 70, avec le terrible siège de Jérusalem par les troupes romaines puis la destruction de la capitale et du Temple au milieu d’une détresse sans pareille. Rappelons-nous qu’au début du chapitre, lorsque ses disciples lui avaient fait remarquer la beauté de l’architecture du Temple, Jésus leur avait répliqué: Oui, regardez bien tout cela!  Vraiment, je vous l’assure: tout sera démoli: il ne restera pas une pierre sur une autre (24:1-2).   L’historien juif Flavius Josèphe a rendu compte dans ses ouvrages de ce siège dont il avait été le témoin, et des conditions endurées par la population et les derniers résistants.  Le passage en question de L’évangile selon Matthieu dit ceci: Quand donc vous verrez l’abominable profanation annoncée par le prophète Daniel s’établir dans le lieu saint  – que celui qui lit comprenne – alors que ceux qui sont en Judée s’enfuient dans les montagnes.  Si quelqu’un est sur son toit en terrasse, qu’il ne rentre pas dans sa maison pour emporter les biens qui s’y trouvent!  Que celui qui sera dans les champs ne retourne pas chez lui pour aller chercher son manteau.  Malheur, en ces jours-là, aux femmes enceintes et à celles qui allaitent.  Priez pour que votre fuite n’ait pas lieu en hiver, ni un jour de sabbat.  Car à ce moment-là, la détresse sera plus terrible que tout ce qu’on a connu depuis le commencement du monde: et jamais plus, on ne verra pareille souffrance.  Vraiment, si le Seigneur n’avait pas décidé de réduire le nombre de ces jours, personne n’en réchapperait; mais à cause de ceux qu’il a choisis, il abrègera ce temps de calamité.  Si quelqu’un vous dit alors: “Voyez, le Christ est ici!” ou: “Il est là!” –  ne le croyez pas.  De faux christs surgiront, ainsi que de faux prophètes.  Ils produiront des signes extraordinaires et des prodiges au point de tromper, si c’était possible, ceux que Dieu a choisis.  Voilà, je vous ai prévenus!  Si l’on vous dit: “Regardez, il est dans le désert!” n’y allez pas!  Si l’on prétend: “Il se cache en quelque endroit secret!” n’en croyez rien. En effet, quand le Fils de l’homme viendra, ce sera comme l’éclair qui jaillit du levant et illumine tout jusqu’au couchant.  Où que soit le cadavre, là s’assembleront les vautours (24:15-28).

 Alors comment distinguer ce qui a trait à la destruction de Jérusalem en l’an 70 de notre ère, et ce qui concerne la fin des temps?  Il n’est sans doute pas facile de le faire, mais notons que ces deux événements – l’un passé, l’autre à venir – sont liés dans leur signification réciproque: la destruction du Temple de Jérusalem a signifié la fin des sacrifices qu’on offrait à Dieu dans l’Ancien Testament puisque Christ est venu offrir le sacrifice définitif amenant la réconciliation entre Dieu et son peuple racheté.  A partir de là s’ouvre une période de développement et d’attente: développement de l’Eglise dont la tâche est de proclamer la royauté universelle de Jésus-Christ, le tout dans l’attente de la manifestation finale de cette royauté avec le retour du Fils de Dieu dans la gloire.  Les derniers temps, et les signes qui les accompagnent, ont donc bien commencé il y a deux mille ans!  Il s’agit de la période qui sépare le ministère terrestre du Christ de son retour sur terre.  Mais il y a un jugement qui frappe aussi bien ceux qui se sont opposés à son ministère terrestre, il y a deux mille ans, que ceux qui le rejettent ou le renient après l’avoir accepté. Que d’exemples ne pourrait-on pas avancer  aujourd’hui pour décrire ce reniement, cette apostasie!  Dans l’Eglise même on a vu et l’on voit constamment de faux-prophètes surgir et tâcher, de manière plus ou moins subtile, d’obscurcir la personne et l’oeuvre de Jésus-Christ, le Messie véritable.  Je conclus donc en citant simplement les versets 42 à 44 de ce même chapitre 24, qui appellent les disciples de tous les temps à une vigilance accrue:

LES SITenez-vous donc en éveil, puisque vous ignorez quel jour votre Seigneur viendra.  Vous le savez bien: si le maître de maison savait à quelle heure de la nuit le voleur doit venir, il resterait éveillé pour ne pas le laisser pénétrer dans sa maison.  Pour cette même raison, vous aussi, tenez-vous prêts, car c’est à un moment que vous n’auriez pas imaginé que le Fils de l’homme viendra.

Eric Kayayan
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