BATAILLES DE CE MONDE ET VICTOIRE DU ROYAUME

Il y a un peu plus de deux siècles, le 18 juin 1815, se déroulait la fameuse bataille de Waterloo, au sud de Bruxelles, bataille durant laquelle les forces anglo-prussiennes commandées par le duc de Wellington allaient définitivement vaincre l’empereur Napoléon 1er et couper court à sa volonté de revenir sur le trône de France après un premier exil forcé l’année précédente.

Durant cette bataille épique, dont de nombreux récits nous sont parvenus, quelque 140000 soldats allaient s’affronter sur le sol détrempé par la pluie, à coups de canons, de mitraille, de charges de cavalerie, de combats au corps à corps, à la baïonnette. Au total environ 10000 hommes tomberaient sur la plaine de Waterloo et autour des fermes défendues ou conquises de haute lutte par les uns ou les autres.  Des gosses de quinze ans, enrôlés dans l’armée impériale à court de soldats adultes, allaient connaître le baptême du feu et y perdre leur jeune vie, tandis que des tambours plus jeunes encore, à peine âgés de  onze ou douze ans, rythmaient la marche des soldats vers les lignes ennemies, exposés eux aussi au feu meurtrier des canons.  De nombreux tableaux ou gravures de cette bataille qui décida du futur de l’Europe au 19e siècle,  nous dépeignent l’engagement des régiments et des bataillons.  Le fameux épisode de la garde de Napoléon qui « meurt mais ne se rend pas » – selon le mot du général Cambronne rapporté par les livres d’histoire – y tient une place de choix.

Héroïsme et boucherie, choc des nations européennes, stratégie militaire et visées politiques, soif de pouvoir et de domination, que ce soit la lecture des récits de témoins, des comptes rendus d’historiens  ou la contemplation de tels tableaux,  on se retrouve à la fois ému et méditatif sur les ressorts du cœur humain et sur sa propension à utiliser la violence pour parvenir à ses fins.  Est-ce donc la marque de la condition humaine que de s’entredéchirer de cette façon pour asseoir la domination des uns sur les autres?

Lors d’une dispute intervenue entre quelques-uns de ses disciples pour décider du rang qu’il convenait de leur attribuer au jour de son retour en gloire, Jésus les a repris en leur disant : Vous savez que les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands abusent de leur pouvoir sur elles.  Il n’en sera pas de même parmi vous.  Mais quiconque veut être grand parmi vous, sera votre serviteur et quiconque veut être le premier parmi vous sera votre esclave.  C’est ainsi que le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour beaucoup (Matthieu 20:20-28).  Le service de l’autre, le don de soi, voilà ce qui fait la grandeur et la noblesse d’âme requise par Dieu et donnée en exemple par son Fils unique Jésus-Christ.

Leçon impossible à mettre en pratique, me direz-vous…  Ce n’est pas comme cela que l’on gouverne les peuples !  Et pourtant un esprit de service caractérisé par la justice et la fermeté n’est pas en soi une impossibilité. Ce devrait par exemple être l’une des marques de parents dignes de ce nom.  L’apôtre Paul, au chapitre 13 de sa lettre aux chrétiens de Rome, définit la nature et le rôle de l’autorité publique et ses obligations vis-à-vis des sujets lorsqu’il écrit : Les gouvernants ne sont pas à craindre quand on fait le bien, mais quand on fait le mal.  Veux-tu ne pas craindre l’autorité ? Fais le bien et tu auras son approbation, car elle est au service de Dieu pour ton bien.  Évidemment, dans ce passage Paul  prescrit implicitement aux autorités publiques  non seulement de faire le bien, mais aussi de récompenser ceux qui le font.  Il limite donc leur puissance ou plutôt la canalise vers le bien, qui est de faire la volonté de Dieu, en se mettant à l’écoute des normes de justice et d’équité données dans sa Parole.

Combattre pour l’application de cette notion dans la sphère publique, c’est clairement se battre pour le Royaume du Christ.  Non pas dans un but hégémonique ou d’oppression en vue  d’un gain personnel, mais pour que soit manifestée toujours plus clairement la royauté du Christ sur le monde que le Père céleste lui a donné en héritage au moment de son Ascension auprès de lui.  De quelles armes le chrétien dispose-t-il pour ce combat ?  De toute son énergie spirituelle mise au service du Royaume, énergie conférée et activée par l’Esprit même de Dieu qui habite dans le cœur des croyants.  Cela se traduit par un engagement intellectuel dans les affaires de la Cité humaine, engagement concret qui doit pouvoir mener à des actions réfléchies et concertées,  entreprises avant tout dans le même esprit de service que le Christ a laissé en exemple à ses disciples.

Eric Kayayan
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