ENTERREMENT OU CRÉMATION: QUEL ENSEIGNEMENT BIBLIQUE?

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La position chrétienne traditionnelle sur cette question se fonde sur les paroles de l’apôtre Paul au chapitre 15 de sa première lettre aux chrétiens de Corinthe (35-49): elle voit dans l’acte d’ensevelissement en terre du croyant le symbole de la graine plantée en terre qui reprendra vie au retour du Christ. Or, réduire le corps mort en cendres et les disperser (ou les conserver dans une urne) ne tient pas compte de cette symbolique de l’enterrement.  Bien sûr une incinération n’empêchera nullement le Seigneur de ramener le corps à la vie au jour du Jugement.  Cependant on ne peut nier que ce soit sous l’influence de religions et philosophies orientales sur le corps que la pratique de la crémation s’est répandue chez nous: entre autres la recherche de l’annihilation et la désintégration de la matière comme accès à une dimension absolue.

Il est vrai que, dans beaucoup de pays, les enterrements coûtent si cher qu’ils ruinent les familles les plus pauvres. Souvent aussi, les cimetières n’offrent plus aucun emplacement pour de nouvelles inhumations.  Dans ces conditions particulières la crémation ne devrait pas être condamnée sur un plan de principe, ce qui reviendrait à mettre un fardeau moral trop lourd à porter sur les épaules des plus pauvres, et à les culpabiliser de manière pharisienne. Mais dans un contexte où ne se pose pas ce type de problème, c’est bien notre conception chrétienne de la mort et de la résurrection qui est directement en question.

Prenons le psaume 90:3, 7-10: Tu fais retourner l’homme à la poussière et du dis aux humains: “Retournez-y” (…) Tu balaies les humains comme un peu de sommeil qui s’efface à l’aurore.  Ils sont pareils à l’herbe qui fleurit le matin, qui passe et qui, le soir, se fane et flétrit. (…) Nous sommes consumés par ta colère, ta fureur nous effraie: tu as mis devant toi tous nos péchés, et tu mets en lumière tout ce qui est caché.  Tous nos jours disparaissent par ta colère, et nos années s’effacent comme un murmure. Paul fait nettement écho à ce passage en Romains 6:23: Le salaire du péché c’est la mort…  Ce que le Psaume 90 rend clair, c’est que le retour du corps à la poussière est le jugement de Dieu sur notre péché. Ceci est bien sûr une référence à la parole de Dieu prononcée comme malédiction à l’égard d’Adam en Genèse 3:19, à cause de sa révolte:  C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans le sol, d’où tu as été pris ; car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière.  C’est donc Dieu seul qui dispose et de notre vie, et de notre mort.  Si nous retournons à la poussière, c’est sous l’effet de son jugement.  Vouloir une crémation pour soi-même c’est tâcher en quelque sorte de disposer de son retour à la poussière avant même sa propre mort, alors que celle-ci est justement le signe de notre impuissance innée en Adam, et que l’Écriture nous appelle à le reconnaître.  Par là, c’est aussi (même si de manière symbolique) une négation de l’attente du corps qui ne sera relevé – réveillé au plein sens du terme –  que par Jésus-Christ –  le nouvel Adam – à son avènement, comme pur acte de la Grâce divine. Certes le corps de Jésus n’a pas été “enterré” mais déposé dans un caveau fermé par une grosse pierre. Néanmoins il était allongé et aucune main humaine n’a tâché de le réduire en poussière.

Au quatrième chapitre de sa première lettre aux Thessaloniciens, Paul parle des croyants décédés comme de personnes qui se sont endormies, exprimant par là que l’aiguillon angoissant de la mort n’a pas lieu d’être craint en ce qui les concerne.  Cet endormissement ne signifie pas que l’âme du croyant est en état d’inconscience provisoire, mais qu’elle est entrée en sa phase ultime de repos par rapport aux vicissitudes d’une vie marquée par le péché, la souffrance et l’attente de la mort.  Même si, à vues humaines, le retour à la poussière est inéluctable, il est déjà radicalement transformé par l’espérance de la vie à venir, que symbolise l’image de la graine plantée en terre pour y germer et renaître en une nouvelle plante: Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de ceux qui dorment, afin que vous ne vous attristiez pas comme les autres qui n’ont pas d’espérance.  En, effet, si nous croyons que Jésus est mort et qu’il est ressuscité, nous croyons aussi que Dieu nous ramènera aussi par Jésus, et avec lui, ceux qui se sont endormis. Si nous nous identifions avec ces paroles de l’apôtre Paul sur “ceux qui dorment” et dont les corps attendent le réveil, comment ne pas prêter attention à la symbolique de l’ensevelissement avec l’espérance de la résurrection qu’elle porte en elle ?

Eric Kayayan
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