JÉSUS A BEL ET BIEN EXISTÉ!

bt-rural-sJésus Christ a-t-il vraiment existé?  Question volontairement provocatrice de ma part, particulièrement au moment de Noël, qui commémore justement sa naissance (même si tout le monde sait que le choix du 25 décembre pour cette commémoration est une date conventionnelle choisie dans l’Antiquité pour la faire coïncider avec celle du solstice d’hiver, le soleil invaincu qui recommence à apparaître plus tôt le matin).  Ma question a-t-elle même un sens, puisque des millions de croyants de par le monde croient en la personne et l’oeuvre de Jésus-Christ?  Il nous faut pourtant la poser, car si nous ne pouvons avoir une certitude raisonnable que Jésus-Christ a bel et bien existé, notre foi en son oeuvre et en sa personne n’a aucun sens.  Elle ne repose alors que sur un mythe forgé par d’habiles experts en manipulation religieuse.  Comme c’est justement ce que prétendent certains ennemis de la foi chrétienne, je souhaite relever le défi et entrer dans le vif du débat afin que vous puissiez disposer des éléments qui vous permettront de juger par vous-mêmes.

De quels documents, de quelles sources disposons-nous pour affirmer que Jésus-Christ a bien existé?  Il nous faut des témoignages directs de personnes ayant vécu à son époque, l’ayant côtoyé.  Il nous faut des textes de l’époque (c’est-à-dire vieux de quelque deux mille ans déjà) provenant d’origine différente et qui se recoupent suffisamment pour prouver cette existence.  Or nous disposons, bien sûr, des quatre récits qu’on appelle “évangiles”, et qui sont regroupés dans la deuxième partie de la Bible chrétienne, à savoir  le Nouveau Testament. Ce sont les textes les plus complets qui nous parlent de Jésus-Christ.  Ce ne sont pas à proprement parler des biographies de Jésus, car ils laissent dans l’obscurité beaucoup de détails (concernant par exemple la jeunesse de Jésus, ou sa description physique).  De plus les Évangiles sont des textes engagés, qui ont une portée théologique et qui maintiennent et cherchent à propager un point de vue de croyant sur la personne de Jésus-Christ.  Leur témoignage peut-il être accepté comme tel?  Ces documents uniques dans leur style et dans leur genre littéraire sont-ils des preuves historiques fiables de l’existence de Jésus?  Je laisse cette question pour le moment, et vous invite à poursuivre notre recherche d’autres sources, citations et documents qui pourraient nous aider à trouver une réponse à la question posée.

Il y a deux mille ans, les territoires situés au bord de la mer Méditerranée étaient dominés, politiquement et militairement, par les Romains, qui avaient peu à peu étendu leur empire sur une zone très vaste, allant de l’Arménie, à l’est, jusqu’à l’Espagne et l’Angleterre à l’ouest.  Or les Romains ne tenaient pas le monde juif en grande estime.  La province de Judée, soumise militairement durant le premier siècle avant notre ère, était certes très turbulente, et sa religion, la foi en Jahweh, le Dieu unique, avait certes fait beaucoup d’adeptes, de prosélytes, au sein de l’empire romain.  Il n’en reste pas moins vrai que la Judée était une toute petite province dans l’empire.  Les historiens romains ne s’y intéressaient pas outre mesure, ni à ses habitants.  En dépit de ce fait,  la mention de Christ et des premiers chrétiens apparaît bel et bien sous la plume de certains d’entre eux qui vivent et écrivent vers la fin du premier siècle de notre ère, et durant le premier quart du second siècle.  L’historien Suétone, par exemple, mentionne l’expulsion des Juifs de Rome sous le règne de l’empereur romain Claude, et il en explique la raison: “Claude expulsa les Juifs de Rome à cause de leurs continuelles querelles sur l’instigation de Chrestus.”  Il y a peu de doutes que le nom “Chrestus” soit mis pour “Christus”, c’est-à-dire Christ; il y a peu de doutes aussi que les controverses entre Juifs et Chrétiens qui secouaient Rome aient été à l’origine de cette expulsion.  On trouve dans le Nouveau Testament une mention de cet édit de l’empereur Claude, au livre des Actes des Apôtres, chapitre 18: “Paul trouva [dans la ville de Corinthe] un Juif du nom d’Aquilas, originaire du Pont, récemment arrivé d’Italie avec sa femme Priscille, parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de s’éloigner de Rome.”  A l’empereur Claude succéda Néron.  En l’an 64, ce dernier fit brûler sa propre capitale, Rome, pour jouir du spectacle et la faire reconstruire à son gré.  Il accusa les Chrétiens d’être à l’origine de cet incendie gigantesque.  L’historien romain Tacite décrivant cet événement dans ses Annales, ajoute ce qui suit: “Christ, dont [les Chrétiens] tiraient leur nom, avait été puni de mort sous le règne de [l’empereur] Tibère, et ce aux mains de l’un de nos procurateurs, Ponce Pilate. Or une superstition des plus malignes momentanément arrêtée de cette manière, se répandit de nouveau non seulement en Judée, la première source du mal, mais jusqu’à Rome, où se concentrent toutes les choses honteuses et hideuses venant du monde entier, qui y deviennent populaires.”  Qu’aurait dit Tacite s’il avait su que quelque trois cents ans plus tard, le Christianisme deviendrait la religion officielle de l’empire romain?!  Quoi qu’il en soit, ce qu’il nous faut admettre, c’est que même s’il n’y avait que ce passage de l’historien non chrétien Tacite nous mentionnant l’existence de Jésus-Christ, nous n’aurions pas de raisons valables de douter de cette existence.  La date de son exécution nous est fournie avec un certain degré de précision: sous le règne du second empereur romain, Tibère, et lorsqu’un procurateur répondant au nom de Ponce Pilate gouvernait la Judée pour le compte de l’empire romain. Notons que ces renseignements concordent parfaitement avec ceux que l’on trouve dans les évangiles, comme par exemple au début du chapitre 3 de l’évangile selon Luc.  Les événements narrés par Luc se déroulent, selon ses propres mots “la quinzième année du règne de Tibère César, -alors que Ponce Pilate était gouverneur de la Judée, Hérode tétrarque de la Galilée, son frère Philippe tétrarque de l’Iturée et du territoire de la Trachonite, Lysanias tétrarque de l’Abilène, et du temps des souverains sacrificateurs Anne et Caïphe.” 

 Un autre écrivain romain, Pline le Jeune, qui était aussi un haut fonctionnaire de l’empire romain, écrit à l’empereur Trajan vers l’an 111. Il lui décrit les pratiques et l’adoration des premiers chrétiens, signalant qu’ils ont l’habitude de se réunir avant l’aube un certain jour de la semaine, et de chanter en alternance des versets à Christ comme à un Dieu.

Dans ma prochaine rubrique je me pencherai sur d’autres sources concernant la personne de Jésus, mais provenant cette fois de la littérature juive non chrétienne du premier siècle.

Eric Kayayan
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