L’insensé dit en son cœur : Il n’y a pas de Dieu ! Ils se sont corrompus, il ont commis d’horribles injustices ; il n’en est aucun qui fasse le bien.
Le début du psaume 53, dans l’Ancien Testament, nous parle-t-il des athées militants, ceux qui nient farouchement toute possibilité d’existence d’un Etre suprême? Ou bien a-t-il en vue ceux qui ne le nieraient pas, mais dénient à ce Dieu toute possibilité d’intervenir dans les affaires humaines, tout droit de regard sur leurs actions? C’est bien de cette seconde idée qu’il s’agit dans ce psaume, de cette classe de gens qui ont décidé que si Dieu il y a, il est impuissant ou trop éloigné pour s’occuper d’eux. Ils ne sont pas opposés à l’exercice d’un culte formaliste à son égard, ni à participer à tout un tas de rituels, mais tout cela n’a valeur que de consensus social pour cimenter les relations avec les uns et les autres, voire l’unité nationale. Derrière tout cela, il n’y a pas de réalité à craindre, car un tel dieu ne voit, ni n’entend, et encore moins ne touche.
Les prophètes de l’Ancien Testament témoignent abondamment de la présence de tels gens au sein d’Israël. Mais, en fin de compte, où est la différence entre ces Israélites et les nations païennes environnantes qui adoraient des idoles? Le psaume 115, lui, décrit celles-ci comme suit: Leurs idoles sont de l’argent et de l’or, œuvre de la main des hommes. Elles ont une bouche et ne parlent pas, elles ont des yeux et ne voient pas, elles ont des oreilles et n’entendent pas, elles ont un nez et ne sentent pas, elles ont leurs pieds et ne marchent pas, elles ne produisent aucun son dans leur gosier. Ils leur ressemblent, ceux qui les fabriquent, tous ceux qui se confient en elles. Juste auparavant le psalmiste, invoquant le nom de l’Éternel, a dit: Pourquoi les nations diraient-elles : Où donc est leur Dieu ? Notre Dieu est au ciel, il fait tout ce qu’il veut. Sa majesté et sa gloire célestes sont invisibles en tant que telles aux yeux des humains, mais sa puissance éclate dans toutes ses œuvres.
Où sont donc les athées pratiques aujourd’hui? Et bien dans toutes sortes d’églises et de cercles soi-disant chrétiens où le nom de Dieu est sans doute prononcé, mais où sa puissance et sa divinité sont constamment niées dans la prédication et dans l’enseignement théologique: le dieu dont on parle n’est jamais intervenu directement dans l’histoire des hommes, dira-t-on, il n’a pas pu s’incarner en Jésus-Christ, il n’a pas pu sacrifier son Fils unique ni le faire ressusciter, il ne jugera ni les vivants ni les morts. Nous ne devons conserver ces récits que comme symboles qui peuvent nous aider à vivre une vie morale améliorée.
Les psaumes 53 et 115 nous avertissent contre cet athéisme pratique, ils nous placent devant la réalité du Dieu vivant qui bénit ceux qui le recherchent et le craignent pour ce qu’il est véritablement: l’Éternel !