JÉSUS CROYAIT-IL AU PURGATOIRE? (1)

Jésus-Christ croyait-il en l’existence du purgatoire ?  A-t-il seulement enseigné qu’un tel état existe ?  Et s’il ne l’a pas fait, les apôtres mandatés par lui pour annoncer la Bonne Nouvelle du Royaume des cieux, l’ont-ils fait sous l’inspiration du Saint Esprit leur rappelant tout ce qu’il leur avait enseigné et leur parlant des choses à venir (selon la parole du Maître à ses disciples en Jean 16:12-15)?

Quelles que soient les multiples traditions, vénérations, croyances et usages qui se sont développés au cours des siècles et ont été sanctionnés par certaines autorités ecclésiastiques, force est de constater qu’absolument rien ne milite en faveur de la croyance au purgatoire lorsque l’on se fonde sur l’Écriture Sainte comme autorité entière et suffisante en matière de foi et de vie. Face à une telle constatation, nous ne pouvons que nous poser la question suivante: Dieu, dans sa Parole, dans la Bonne Nouvelle de l’Évangile de la Grâce, aurait-il volontairement laissé ses enfants dans l’obscurité vis-à-vis de la question de leur salut en son Fils Jésus-Christ, en omettant de leur apporter un enseignement aussi central et vital, puisqu’il concerne la manière dont ils sont rendus parfaits pour apparaître purs et sans reproche devant Lui après leur mort terrestre?

UNE DÉFINITION DU PURGATOIRE

Une définition du purgatoire s’impose en premier lieu, et le mieux est d’aller la prendre dans les milieux qui maintiennent cette croyance.  La nouvelle encyclopédie catholique théo (Droguet & Ardant/Fayard, 1989, page 890) introduit le sujet comme suit :

 Les définitions du purgatoire (du latin purgare, nettoyer, débarrasser, purifier) sont diverses et largement remises en question aujourd’hui.  Pour la clarté de l’exposé on retiendra la suivante : le purgatoire est le temps d’épreuve permettant la purification préalable de ceux qui, au terme de leur vie terrestre, sont admis à partager le bonheur de Dieu.

Si cette définition n’est pas acceptée unanimement, c’est que le purgatoire est une construction théologique : dans le Nouveau Testament on ne trouve en effet aucune trace ni du mot ni même de la réalité qu’il désigne.

En fait cette notion théologique s’est élaborée petit à petit, en vue de rendre compte du sens d’une pratique en usage dans l’Église depuis les premiers siècles : la prière pour les défunts.  A quoi servirait-elle si les défunts avaient directement accès à Dieu ?  Or la nécessité de cette prière a toujours fait l’objet d’une très forte conviction.

 En lisant ces premiers paragraphes de la section consacrée au purgatoire dans l’encyclopédie théo, on est heureux de constater deux choses: tout d’abord l’honnête aveu qu’il n’y a aucun fondement scripturaire pour la doctrine ou la croyance au purgatoire.  Comment pourrait-on d’ailleurs soutenir le contraire, si ce n’est soit en réécrivant le texte du Nouveau Testament, soit en prétendant qu’il a été falsifié ou amputé par des mains malveillantes au cours des siècles, (à la manière de ce que prétend – sans aucune preuve d’ailleurs – l’islam) et ce dans le but mal avoué de priver les âmes anxieuses d’une précieuse révélation que le Seigneur leur aurait pourtant explicitement fournie?   Et en second lieu l’aveu que la tradition qui a progressivement forgé cette construction théologique repose sur des éléments humains purement subjectifs, en l’occurrence une « très forte conviction » de la part de croyants (tous ? lesquels ?) des premiers siècles : ce qui signifie que le point de départ d’une construction théologique n’est pas nécessairement l’Écriture Sainte comme Révélation divine, mais peut être à titre égal la très forte conviction des uns ou des autres.

De son côté le Catéchisme de l’Église catholique (Centurion/cerf/Fleurus-Mame/CECC, Paris, 1998, par. 1030-1032, p. 262-263), fournit l’explication suivante:

1030 Ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, souffrent après leur mort une purification, afin d’obtenir la sainteté nécessaire pour entrer dans la joie du ciel. 1031 L’Église appelle Purgatoire cette purification finale des élus qui est tout à fait distincte du châtiment des damnés.  L’Église a formulé la doctrine de la foi relative au Purgatoire surtout aux Conciles de Florence et de Trente.  La tradition de l’Église, faisant référence à certains textes de l’Écriture, parle d’un feu purificateur (…) Cet enseignement s’appuie aussi sur la pratique de la prière pour les défunts dont parle déjà la Sainte Écriture : « Voilà pourquoi il (Judas Maccabée) fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leur péché ».  Dès les premiers temps, l’Église a honoré la mémoire des défunts et offert des suffrages en leur faveur, en particulier le sacrifice eucharistique, afin que, purifiés, ils puissent parvenir à la vision béatifique de Dieu.  L’Église recommande aussi les aumônes, les indulgences et les œuvres de pénitence en faveur des défunts (…)

 La citation concernant Judas Maccabée est extraite du deuxième livre des Maccabées (12:46), livre faisant partie des écrits apocryphes de l’Ancien Testament et qui relate des événements historiques concernant le peuple de Juda durant la période post-exilique. Ce livre n’était pas inclus dans la bible hébraïque au temps de Jésus – il ne s’y réfère lui-même nulle part dans les évangiles – mais l’était dans la traduction grecque des Septante largement utilisée dans la diaspora juive à l’époque.  En tout état de cause il n’avait pas de statut canonique dans le judaïsme, dont aucun autre écrit (antérieur ou postérieur) ne présente d’injonction à offrir des prières pour les morts.

Par ailleurs, le feu dont il est question dans l’Écriture, d’après les deux citations fournies par ce catéchisme en note de bas de page (1 Cor. 3:15 et 1 Pi. 1:7), ne saurait conduire à la notion de purgatoire telle qu’elle y est décrite.  Dans le cas de  1 Corinthiens 3:15, il n’est nulle part mentionné que le feu à travers duquel passera le bâtisseur d’église utilisant un mauvais matériau finalement consumé par ce feu, puisse remplir un quelconque rôle purificateur.  L’apôtre Paul avertit seulement ceux qui se targuent d’édifier l’église par leur prédication et leur enseignement déficients, que leur travail sera rigoureusement testé au jour du Jugement. Si leur œuvre se trouve être consumée par le feu, eux-mêmes ne seront sauvés que comme des tisons arrachés à ce même feu, et ce uniquement parce qu’en dépit de leur œuvre déficiente ils n’auront pas renié le fondement (Christ).  Paul a précisé la fonction du feu au verset 13, fonction non pas purificatrice mais révélatrice, voire destructrice: l’œuvre de chacun sera manifestée ; car le Jour la fera connaître, parce qu’elle se révèlera dans le feu, et le feu éprouvera de quelle nature est l’oeuvre de chacun.

 Dans le cas de 1 Pierre 1:7, le feu purificateur de l’épreuve dont il est question par analogie au feu qui purifie l’or, est celui de l’épreuve présente, et non d’un état au-delà de la mort.  Le texte (à partir du verset 6, mais il faut en commencer la lecture dès le début du premier chapitre pour en saisir le contexte immédiat) parle pour lui-même: Vous en tressaillez d’allégresse, quoique vous soyez maintenant, pour un peu de temps, puisqu’il le faut, affligés par diverses épreuves, afin que votre foi éprouvée – bien plus précieuse que l’or périssable, cependant éprouvé par le feu – se trouve être un sujet de louange, de gloire et d’honneur, lors de la révélation de Jésus-Christ.  De fait, ce texte déclare exactement le contraire de ce que soutient la doctrine du purgatoire: cette foi des croyants éprouvée par l’épreuve dans cette vie présente, se trouvera être  un sujet de louange, de gloire et d’honneur, lors de la révélation de Jésus-Christ. 

 Il est vrai que le catéchisme de l’Église catholique ne dit pas que ces textes sont en soi une preuve scripturaire en faveur de la doctrine du purgatoire et du feu purificateur, mais que c’est la tradition de l’Église qui en parle: La tradition de l’Église, faisant référence à certains textes de l’Écriture, parle d’un feu purificateur. Le problème étant qu’elle s’appuie pour ce faire sur une interprétation des passages cités qui fait directement violence à leur sens direct et au contexte dans lequel ils apparaissent.  Même l’aveu qu’une construction théologique peut se fonder sur une tradition humaine ne peut éluder la question de sa compatibilité ou de son incompatibilité avec la source scripturaire dont elle prétend faire dériver cette tradition ou à laquelle elle cherche à l’arrimer. Car si l’Église du Dieu vivant, la maison de Dieu – selon l’apôtre Paul en 1 Tim. 3:15 – est la colonne et l’appui de la vérité, elle ne l’est, toujours selon l’apôtre Paul, que dans la mesure où elle est édifiée sur le fondement des apôtres et des prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre de l’angle (Éph. 2:20).

L’ENSEIGNEMENT DE LA PARABOLE DE L’HOMME RICHE ET DU PAUVRE LAZARE

Afin de répondre – justement de manière scripturaire – à tout ceci, examinons en premier lieu un texte bien connu du Nouveau Testament: la parabole du riche et du pauvre Lazare racontée par Jésus à ses auditeurs, et que l’on trouve au chapitre 16 de l’évangile selon Luc.  Texte bien connu, en en même temps trop souvent réduit à une image d’Épinal, celle de l’inversion des positions entre l’homme riche et le pauvre Lazare. Durant leur vie terrestre le premier semble avoir tout ce dont on peut rêver sur le plan matériel, à l’inverse du second, destitué de tout et laissé à l’abandon, devant le portail même du riche. Après leur mort, la situation se trouve totalement inversée.  Le pauvre Lazare connaît la consolation (étant porté par les anges dans le sein d’Abraham, au paradis) tandis que l’homme riche – qui a manqué de miséricorde vis-à-vis de Lazare qu’il pouvait pourtant voir quotidiennement avec toute sa misère devant chez lui – se retrouve dans le séjour des morts, le « Hadès » en grec, l’équivalent du « Shéol » en hébreu.  Notons qu’il ne s’agit pas de l’enfer d’ailleurs, car le Jugement final n’est pas encore intervenu.  Pour autant, les âmes des décédés sont bien conscientes, au paradis comme dans le séjour des morts, mais dans une condition déjà bien différente suivant l’endroit où elles se retrouvent.

Cela dit, le point central de la parabole, celui que Jésus souligne, n’est pas en tant que telle cette inversion de conditions, encore moins l’idée qu’en raison de ses souffrances terrestres le pauvre Lazare aurait mérité d’être porté dans le sein d’Abraham immédiatement après sa mort (un dolorisme rédempteur par lui-même, en quelque sorte).  Le point central de la parabole est le fait que durant sa vie terrestre, l’homme riche avait Moïse et les prophètes c’est-à-dire la Parole de Dieu dans l’Ancien Testament – pour réfléchir au sens de sa vie et agir avec justice et compassion, ce qu’il n’a pas fait.  Ce n’est pas seulement le mouvement même du texte de la parabole qui permet d’affirmer que tel est bien ce point central (tertium comparationis) mais aussi le contexte immédiat dans lequel elle est prononcée.  En effet, un peu auparavant, aux versets 16 et 17 du seizième chapitre de l’évangile selon Luc, Jésus a dit : l’époque de la Loi et des prophètes va jusqu’à Jean-Baptiste; depuis qu’il est venu, le royaume de Dieu est annoncé, et chacun use de violence pour y entrer. Il serait plus facile au ciel et à la terre de disparaître qu’à un trait de lettre de la Loi.   C’est cela même que Jésus va illustrer avec la parabole qui suit. Aux supplications de l’homme (ex-) riche adressées à Abraham d’envoyer Lazare prévenir ses cinq frères afin qu’ils n’agissent pas comme il l’a fait et qu’ils ne se retrouvent pas eux aussi dans la même condition peu enviable, il est répondu: Ils ont Moïse et les prophètes ; qu’ils les écoutent.  Et il dit : Non, père Abraham, mais si quelqu’un des morts va vers eux, ils se repentiront.  Et Abraham lui dit : s’ils n’écoutent pas Moïse et les prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, même si quelqu’un ressuscitait d’entre les morts (v. 29-31)C’est sur ces paroles abruptes que Jésus conclut sa parabole, et c’est bien là le point central qu’il veut amener ses auditeurs à comprendre: on n’entre pas dans le Royaume grâce à des actes forcés par des humains revenant du séjour des morts pour avertir et secouer les vivants de leur torpeur spirituelle, ce qui relève de la violence mentionnée par Jésus juste auparavant.  La Parole de Dieu est là, avec son autorité et sa pérennité, c’est à elle qu’il convient de prêter dès maintenant toute son attention, c’est elle qui avertit et secoue.  Un avertissement similaire a été lancé par Jésus à ses auditeurs par deux fois au chapitre treize, en réponse à deux incidents récents ayant causé mort d’homme (1-9) : Mais si vous ne vous repentez pas, vous périrez de même.

Quel rapport avec le purgatoire, demandera-t-on ?  Il est double.  D’abord la parabole ne laisse nulle part entendre qu’un séjour prolongé dans le Hadès peut avoir une quelconque fonction purificatrice, alors que l’homme riche se rend bien compte de l’échec total de sa vie au regard des exigences divines.  Abraham ne lui laisse rien entendre dans ce sens.  En second lieu, il ne peut attendre non plus aucun adoucissement aux tourments dont il est la proie : en dépit de ses supplications (car c’est lui qui est maintenant le mendiant!)  Lazare ne lui sera pas envoyé pour rafraîchir sa langue avec le bout de son doigt trempé dans l’eau (v. 24).  Il est frappant que Jésus mette la parole suivante dans la bouche d’Abraham : en plus de tout cela entre nous et vous se trouve un grand abîme afin que ceux qui voudraient passer d’ici vers vous ne puissent le faire, et qu’on ne parvienne pas non plus de là vers nous (v. 26).  Une telle précision dans la narration exclut toute notion d’un état intermédiaire qui pourrait servir de tremplin à l’accès au paradis, grâce à l’intercession des uns ou les bonnes œuvres des autres pouvant être portées à notre compte.  En un mot: ma repentance et  ma conversion quotidiennes au Dieu d’Abraham, c’est maintenant  ou bien cela risque d’être trop tard. Abraham, qui a cru dans la Parole de Dieu avec toutes ses promesses (avant même Moïse et les prophètes),  sert ici de figure ou de type du Christ ressuscité et glorifié, celui qui reçoit en son sein les âmes des croyants décédés.

QUELS MÉRITES NOUS VALENT-ILS DE POUVOIR PARAÎTRE SANCTIFIÉS DEVANT DIEU ?

On objectera certainement à ceci, sur le fondement des définitions du purgatoire fournies ci-dessus, que ce dernier ne prétend pas être une modification voire une « amélioration » du séjour des morts décrit dans la parabole du riche et du pauvre Lazare.  Il s’agit d’autre chose, d’un stage de perfectionnement préparatoire pour ceux qui seront de toute manière reçus lors de l’examen final (stage en fait quasi obligatoire pour tous ceux qui sont sauvés : ceux qui, au terme de leur vie terrestre, sont admis à partager le bonheur de Dieu, selon l’encyclopédie théo; ceux qui meurent dans la grâce et l’amitié de Dieu, mais imparfaitement purifiés, bien qu’assurés de leur salut éternel, selon le Catéchisme de l’Église catholique).  Stage de perfectionnement qui répond à une attente des croyants assurés d’obtenir la moyenne, voire une mention « assez bien », mais pas la mention « très bien », qui seule peut leur donner accès à la présence divine. C’est peu ou prou ce qu’explique l’encyclopédie théo dans le passage suivant de son article consacré au purgatoire :

Le temps du purgatoire (le mot « temps » reflète l’impuissance de l’esprit humain à sortir des limites du temps et de l’espace) est déjà le temps du salut définitif.  Malgré son péché, l’homme se sait justifié par Dieu (jugement particulier) et destiné à la rencontre définitive avec lui ; celle-ci est seulement différée par la volonté de l’homme lui-même, qui ne peut accepter de se laisser approcher par Dieu avant de s’être totalement conformé à lui : temps d’épreuve mais surtout temps de l’amour et du désir entièrement centrés sur Dieu.

La solidarité qui unit les hommes dans le monde ne prend pas fin avec la mort.  La prière pour les défunts, les efforts et renoncements en vue d’une vie plus conforme à l’Évangile peuvent contribuer à hâter la rencontre avec Dieu de ceux qui sont en cours de purification. 

On est vraiment étonné de lire de telles explications: depuis quand le Dieu de la Bible (si c’est bien de lui qu’il s’agit, et non d’un fantasme ou d’un ectoplasme) vient-il à la rencontre de l’homme dans sa Grâce qui sauve, et la réponse de l’homme est de différer cette rencontre pour se perfectionner par lui-même afin d’être jugé digne de cette rencontre, après que son corps soit retourné à la poussière? Depuis quand un roi tout puissant convoque-t-il devant lui ses sujets, et ceux-ci refusent par leur volonté d’apparaître devant lui? Depuis quand l’homme dans la condition de pécheur qui est la sienne selon la Bible, « ne peut accepter de se laisser approcher par Dieu avant de s’être totalement conformé à lui », alors même qu’il fait preuve d’un « désir entièrement centré sur Dieu » ? En marge du caractère évidemment bipolaire d’une telle affirmation, on perçoit ici un très grand orgueil, sous un faux prétexte d’humilité et d’obéissance: l’orgueil typiquement humaniste de croire que notre propre ascèse, voire les mérites, aumônes, prières, indulgences et oeuvres de pénitence d’autres pécheurs encore vivants (qui seraient portés par Dieu à notre compte créditeur), peuvent suppléer à la Grâce divine, puisqu’apparemment les mérites du Christ acquis pour nous une fois pour toutes ne sont pas suffisants pour manifester pleinement cette Grâce.

Selon cette logique, si un pécheur arrivé au terme de sa vie a eu besoin d’une quasi éternité de purification et de sanctification avant d’être admis dans la présence glorieuse et rayonnante de son Seigneur, c’est bien le brigand crucifié pour ses actes criminels, qu’il confesse quelques instants à peine avant sa mort devant  Jésus et l’autre brigand, crucifiés en même temps que lui.  La réponse de Jésus à la demande de salut qu’il adresse au roi d’un royaume qu’il reconnaît ne pas être de ce monde, ne se fait pas attendre : En vérité, je te le dis, aujourd’hui tu seras avec moi dans le paradis (Luc 23:39-43).  Est-il nécessaire d’élaborer sur cet « aujourd’hui » qui apparaît plusieurs fois dans l’évangile selon Luc pour exprimer l’irruption de la Grâce divine dans la vie de pécheurs au moment de leur rencontre avec Christ, comme par exemple Zachée (Luc 19:9)?  Si chaque croyant ne peut s’approprier les paroles de Jésus au brigand crucifié, avec la promesse de l’accès au paradis au moment de sa mort dans ce même “aujourd’hui”, à quoi bon la foi?  Soupçonnerait-on un instant Jésus d’avoir induit en erreur le brigand repenti, en ne lui accordant pas cet accès immédiat avec lui et en sa présence « aujourd’hui »?

En contradiction avec l’encyclopédie théo qui a elle-même fait état d’un manque d’unanimité sur la question du purgatoire et sa définition le Catéchisme pour adultes des évêques de France (Livre de Poche, 1991, p. 455, par. 660) indique que dans l’état du purgatoire, qui (nous est-il précisé) n’est ni un lieu ni un temps, c’est Dieu lui-même qui purifie et transforme.  Sans être une punition, le purgatoire est néanmoins une peine engendrant une souffrance, celle de réaliser après la mort nos imperfections et de désirer nous laisser purifier par la puissance salvatrice du Christ (ce que ne dit d’ailleurs pas le Catéchisme de l’Église catholique): La communion avec Dieu, dans laquelle nous introduit la mort, nous fait prendre conscience douloureusement de nos imperfections et de nos refus d’aimer, et du besoin de nous laisser purifier par la puissance salvatrice du Christ.  C’est Dieu lui-même qui purifie et transforme.  Mais la tradition de l’Église catholique affirme que ceux qui sont au purgatoire bénéficient des prières et des supplications adressées en leur faveur à Dieu par leurs frères, et aussi de l’intercession des saints déjà introduits dans la béatitude de la vision de Dieu.

Il nous faut donc reprendre ce que déclare l’Écriture Sainte sur la puissance salvatrice du Christ et la purification pleine et entière qu’elle a apportée à la Croix aux pécheurs qui se repentent et qui croient.  Ce sera l’objet de mon prochain article sur cette page de Dialogue & Antilogue.

Eric Kayayan
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