ENTENDS MA VOIX Ô DIEU!

Une méditation par Abraham Kuyper (1837-1920) extraite du recueil de cent dix méditations “S’approcher de Dieu”

Le fait que le Seigneur soit à la fois un Dieu proche et un Dieu lointain (Jér. 23:23) exprime dans un langage prophétique le fait que devant Dieu toute distance s’efface, et qu’il peut nous parler et entendre notre voix, même si le ciel est son trône et que nous sommes agenouillés ici sur terre ; oui, même si nous murmurons une prière dans notre souffle, qu’une personne se tenant à nos côtés ne peut entendre.

La foi n’a pas d’autre explication à cela que cette question : “Celui qui a formé l’oreille n’entendra-t-il pas ?” (Ps 94:9) et donc : “Celui qui a formé la voix ne parlera-t-il pas ?”

Naguère la confiance était fondée sur la confession de l’omniprésence de Dieu, et sur le fait qu’Il est l’Omniscient.  Mais il n’y avait rien en cela qui soutenait et portait l’imagination.  Or c’est cela qui est devenu tout à fait différent.  Maintenant qu’il nous est possible, à nous, créatures impuissantes, d’étendre notre voix à travers des continents entiers et de nous rendre intelligibles les uns aux autres ; maintenant que, même sans l’aide de fils, l’échange de pensées est devenu possible à des distances de plusieurs milliers de kilomètres – et tout tend à montrer que ce n’est là que le commencement d’une communication qui sera encore développée – nous pouvons nous faire une idée de la manière dont cette communication peut s’étendre à l’infini, et comment le Seigneur notre Dieu, qui a la disposition absolue de tous ces moyens, en tant qu’Il les a créés, peut, du trône de sa gloire, nous regarder d’en-haut et nous murmurer dans l’âme.  Mais aussi comment, d’autre part, lorsque notre voix s’élève vers lui en suppliant, si faible soit-elle, elle peut être entendue par lui, puisque toute distance qui nous sépare tombe.

Dans notre marche secrète avec Dieu, il y a encore une phase tout à fait différente, à savoir celle de l’ardeur sacrée qui jaillit de la présence du Saint-Esprit en nous.  Aussi souvent que cette présence opère, il n’y a pas de distance entre nous et Dieu. Le Seigneur nous parle alors dans la chambre intérieure du cœur. Nous avons conscience de sa sainte présence, non pas au loin, mais tout près de nous, et nous lui parlons dans un murmure confidentiel, comme de bouche à l’oreille.  Tel est le cas à la fin de la journée, quand une paix supérieure remplit le cœur, et que la jouissance bénie d’être un enfant de Dieu nous apporte une extase silencieuse.

Mais nous ne traitons pas de cette phase maintenant.  Nous parlons ici de l’homme qui croit vraiment, mais qui, soit à cause du péché, soit à cause de la détresse, a perdu en partie la conscience d’être enfant de Dieu, et se retrouve à une grande distance de Dieu, et Dieu à une grande distance de lui. Une condition de l’âme qui se présente constamment dans cette vie, même chez les plus saints. Alors il semble d’abord que Dieu n’entende pas, comme si nous devions l’invoquer pour qu’Il entende de nouveau la voix de notre supplication. “Aie égard à moi, Seigneur!”, c’est le cri de l’âme de celui qui a l’impression que Dieu ne prête aucune attention à sa prière.  Et de même, lorsque, par Isaïe, Dieu dit (51 :4) : “Écoute-moi, mon peuple” , cela signifie qu’au début le peuple n’écoute pas les paroles du Seigneur.

Ces deux cris appartiennent donc à la phase d’éloignement temporaire, lorsque la communion entre Dieu et notre âme, et entre notre âme et Dieu, a été interrompue par le péché ou par une dure épreuve.  Il faut alors rétablir la communication.  Dans le langage du téléphone, Dieu sonne alors, et nous appelons Dieu, afin qu’il nous écoute.  Et c’est ainsi que la connexion se rétablit.

La communication, la communion avec Dieu, est la grande force sanctifiante et protectrice qui nous soutient dans la vie.  Il ne s’agit pas de nous ici-bas séparés de Dieu qui est, lui, au loin dans les cieux, de sorte que nous ne nous souvenons de Lui qu’à quelques moments du long chemin à genoux. Il s’agit d’une communion constante, continue avec notre Père dans les cieux, aussi peu  perturbée ou brisée que possible, et c’est là le secret de la puissance de la foi de l’enfant de Dieu.

 

 

Eric Kayayan
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