Pour la plupart des gens dans notre monde hyper-sécularisé, avoir la foi en Dieu, et a fortiori croire au salut offert par son Fils Jésus-Christ, c’est vraiment manquer d’esprit critique. C’est être animé d’une pensée mythologique qui est demeurée figée dans un autre âge, l’âge préscientifique qui a précédé celui des certitudes acquises uniquement par la raison et l’expérience vérifiée. On ne peut croire que ce que l’on voit, ou du moins ce qu’on peut prouver expérimentalement, affirme-t-on.
A cela on pourrait répliquer que beaucoup ne voient que ce qu’ils croient, c’est-à-dire qu’ils choisissent de ne voir que ce qui entre dans le cadre de leurs préconceptions, de leurs aprioris, ce qui s’accorde avec la couleur des lunettes colorées qu’ils portent en toutes circonstances. Des pans entiers de la réalité peuvent ainsi être occultés, mis sous un boisseau, éliminés du cadre de référence de ces personnes, ou bien simplement réduits de manière étriquée à leurs idées toutes faites. C’est ce qui s’appelle faire du réductionnisme, réduire la réalité à ce qu’on choisit d’en voir ou d’en percevoir. C’est en fait une attitude très largement répandue qui se croit très éclairée.
Avoir l’esprit critique, c’est être capable de percevoir cette coloration des lunettes chez les uns et les autres et savoir mettre en évidence son caractère monochrome ou bichrome, à l’exclusion de toutes les autres couleurs. Mais ce n’est possible que lorsque l’on apprend à se mettre à l’écoute de Celui qui a créé la réalité tout entière et qui en demeure le seul souverain maître. C’est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par la parole de Dieu, de sorte que ce qu’on voit ne provient pas de ce qui est visible, est-il dit au onzième chapitre de la lettre aux Hébreux dans le Nouveau Testament.
Ce regard sur le monde qu’apporte la foi n’est pas une prétention à l’omniscience, mais c’est la certitude que l’intelligibilité du monde ne repose pas en premier lieu sur les facultés humaines cherchant à mettre en rapport les divers aspects de la réalité, à travers l’activité scientifique ou autrement. Cette intelligibilité repose sur le fondement de l’Être suprême, divin et Tout Puissant qui a tout créé avec une intelligence qui dépassera toujours l’entendement humain. Quand celui-ci cherche à en rendre compte, il part à la découverte émerveillée de la perfection de l’agencement des choses et des êtres par Celui qui sait et qui peut tout. Les cieux racontent la gloire de Dieu, et l’étendue céleste annonce l’œuvre de ses mains, nous dit le psaume 19. De son côté, le psaume 36 s’adresse au Créateur en cherchant la lumière auprès de lui : Car auprès de toi est la source de la vie; par ta lumière nous voyons la lumière.