C’est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par la parole de Dieu, de sorte que ce qu’on voit ne provient pas de ce qui est visible. Cette affirmation vient du chapitre 11 de la lettre aux Hébreux, dans le Nouveau Testament. Cela semble dire que croire en un Dieu créateur relève purement et simplement du domaine de la croyance, et pas de celui de l’observation ou de la rationalité.
Or, toujours dans le Nouveau Testament mais cette fois au premier chapitre de la lettre de l’apôtre Paul aux chrétiens de Rome, celui-ci déclare avec force: La colère de Dieu se révèle du ciel contre toute impiété et toute injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive, car ce qu’on peut connaître de Dieu est manifeste pour eux, car Dieu le leur a manifesté. En effet, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité, se voient fort bien depuis la création du monde, quand on les considère dans ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables puisque, ayant connu Dieu, ils ne l’ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas rendu grâces ; mais ils se sont égarés dans de vains raisonnements, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres.
Cet acte d’accusation impitoyable contre les hommes affirme que chacun aurait dû connaître Dieu ne serait-ce qu’en contemplant la nature. Aussi bien l’observation que la rationalité ne peut mener à autre chose qu’au Dieu créateur. Les hommes n’ont donc aucune excuse pour ne pas le connaître et lui rendre gloire. Car partout Dieu a imprimé la marque de sa présence, mais eux ils retiennent injustement la vérité captive. Le résultat, dit Paul, est que leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. D’où viendra alors l’illumination qui rétablira cette connaissance foulée aux pieds par les hommes rebelles à Dieu? L’auteur de la lettre aux Hébreux, en plein accord avec Paul, nous donne la réponse: C’est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par la parole de Dieu, de sorte que ce qu’on voit ne provient pas de ce qui est visible.
La foi accordée par Dieu restaure la raison dévoyée qui a supprimé la véritable connaissance et l’a remplacée par toutes sortes de fausses spéculations. Cette foi va bien plus loin que l’étude des phénomènes physico-chimiques, ou des lois mathématiques qui les régissent (sans le moins du monde vouloir abroger cette étude, dont elle n’a aucune raison d’avoir peur). Elle sait d’abord à qui attribuer l’ordonnancement de toutes choses, de ces lois qui ont été à l’oeuvre dès le tout début de l’univers, rendant incontournable le fameux principe d’anthropie énoncé en 1974 par l’astronome Brandon Carter. Si ces lois n’existaient pas, elles rendraient à l’homme toute compréhension de la nature et de son fonctionnement impossible. Mais plus encore, cette foi cherche de tout cœur à vivre en accord, en harmonie avec le Créateur et elle s’exprime dans la louange et l’adoration de Dieu qui s’est révélé aux hommes aussi bien dans la nature que dans sa Parole.