L’organe humain le plus populaire aux yeux des hommes est sans doute leur cœur. Le cœur, c’est ce qui aime, le siège de nos émotions. Les ados en tracent le contour un peu partout, sur la poussière d’un pare-brise, sur un tableau de classe. Les amoureux de tous âges, voire les amis de longue date ou les membres d’une même famille, s’envoient des petits cœurs par le biais de toutes sortes d’applis sur leur téléphone portable. Bref, dans notre monde pourtant violent et impitoyable, le cœur a toujours le vent en poupe.
Le mot cœur apparaît un nombre considérable de fois dans la Bible. Mais il revêt une dimension beaucoup plus large, celle du centre de toutes nos pensées, nos émotions, nos décisions, un centre qui est orienté soit vers Dieu – il recherche sa présence et à lui obéir – soit au contraire se révolte contre lui et lui désobéit. C’est bien ce qu’a expliqué un jour Jésus à ses disciples lorsqu’ils ont été confrontés aux religieux de l’époque qui insistaient sur la pureté rituelle avant de manger (il fallait se laver les mains d’une manière particulière, autrement on ne pouvait être en règle avec Dieu). Il leur a dit : Ne saisissez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre, puis est jeté à l’écart. Mais ce qui sort de la bouche provient du cœur, et c’est ce qui rend l’homme impur. Car c’est du cœur que viennent les mauvaises pensées, meurtres, adultères, prostitutions, vols, faux- témoignages, blasphèmes. Voilà ce qui souille l’homme; mais manger sans s’être lavé les mains, cela ne rend pas l’homme impur.
En revanche, dans le Sermon sur la montagne Jésus a prononcé la béatitude suivante : Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu. En cela il rejoint ce proverbe que l’on trouve dans l’Ancien Testament : Garde ton cœur plus que tout autre chose, car de lui viennent les sources de la vie. La Bible enseigne aussi que Dieu sonde le cœur des hommes et le connaît de fond en comble. Par exemple, au chapitre 17 du livre du prophète Jérémie on peut lire : Le cœur est tortueux par-dessus tout et il est incurable : Qui peut le connaître ? Moi, l’Éternel, j’éprouve le cœur, je sonde les reins, pour rendre à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses agissements. Au psaume 139, David invite justement Dieu à venir sonder son cœur : Sonde-moi, ô Dieu, et connais mon cœur ! Éprouve-moi et connais mes préoccupations.
Ce cœur si souvent tordu, enclin au mal, à la jalousie, la convoitise, la domination violente, Dieu qui le sonde peut seul le rendre pur, afin que la béatitude prononcée par Jésus se réalise dans la vie des croyants. Avec David, cette fois au psaume 51, il faut constamment prier Dieu, après s’être repenti devant lui de nos mauvaises pensées: O Dieu ! Créé en moi un cœur pur, renouvelle en moi un esprit bien disposé. A tous ceux qui prient sincèrement comme cela, s’adresse alors cette parole de consolation de l’apôtre Paul dans le Nouveau Testament: Que notre Seigneur Jésus-Christ lui-même et Dieu notre Père, qui nous a aimés et nous a donné par sa grâce une consolation éternelle et une bonne espérance, consolent vos cœurs et vous affermissent en toute œuvre et parole qui soit bonne.