par Jeremy Dauchet
Mais maintenant, sans la loi est manifestée la justice de Dieu (Romains 3.21)
La justice humaine répond aux besoins, aux droits et aux problèmes des hommes par un jugement humain. S’il y a justice à rendre, c’est parce qu’il y a un problème (infraction, acte ou encore crime); mais le plus profond problème se loge dans notre propre cœur, à savoir le péché. La Bible nous rappelle que le péché concerne l’ensemble de l’humanité. Il est la conséquence de la justice de Dieu. Lorsqu’Adam et Eve ont péché, Dieu se devait de faire justice. Il a établi la conséquence de leurs actes (Genèse 3). L’humanité étant la descendance d’Adam et Eve, nous héritons tous du péché. L’apôtre Paul parle de « l’esprit de la chair » de l’homme naturel. (Romains 8.6-7 ; 1 Corinthiens 2.14-16). Il nous dit aussi que « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (Romains 3.23).
《Le cœur du problème vient du fait qu’alors que nous sommes créés à l’image de Dieu, nous transgressons la loi. Dieu ne nous jugera jamais pour notre finitude, mais il nous jugera avec justice pour notre désobéissance》[1].
La Bible place Dieu au centre de tout fondement. Dieu incréé et créateur a les droits fondamentaux sur toutes choses et lui seul possède la justice parfaite. Les Écritures nous rappellent que le véritable problème ne concerne pas la justice humaine mais la seule volonté de la justice divine. Notre Dieu est parfaitement juste dans les récompenses qu’il donne ainsi que dans ses sanctions (Hébreux 6.10 ; Colossiens 3.25).
Parce que Dieu est juste, il a prévu dès le commencement en Genèse 3.15 un plan de rédemption pour satisfaire sa justice sans détruire l’humanité. Sa justice exige un sacrifice pour racheter les siens. Dieu l’a satisfaite une fois pour toutes lorsqu’il a envoyé Jésus-Christ son fils afin de devenir notre substitut (2 Corinthiens 5.21).
《De fait, sans péché qu’il était, il a souffert la mort pour nous, coupables, pécheurs, il a payé pour nous le prix de la si belle justice de Dieu, justice qu’il nous a acquise, justice à laquelle autrement nul homme ne peut satisfaire, ceci pour que nous ayons la possibilité de parvenir à Dieu en vertu de son don libre et gratuit》[2].
A cause de notre rébellion, Jésus a été l’Agneau sacrifié sur la croix pour accomplir la justice de Dieu. « Christ aussi a souffert une fois pour toutes pour les péchés, lui le juste pour des injustes afin de nous amener à Dieu. Il a souffert une mort humaine, mais il a été rendu à la vie par l’Esprit » (1 Pierre 3 :18).
Par cet acte, tous ceux qui invoquent le nom de Christ sont déclarés justes devant Dieu. (Romains 3.24). Lorsque nous confessons nos péchés dans le sacrifice de Jésus, Dieu nous pardonne et les oublie (Romains 8.1 ; Colossiens 2.14). Le salut de la grâce que nous recevons par la mort et la résurrection de Christ devient une juste conséquence par les mérites de Jésus ; il a alors satisfait la colère de Dieu que nous méritions à juste titre sous la loi divine (Galates 3.13).
《Il faut que Christ vienne en avant, comme il est le seul juste, il nous rend aussi justes en transférant en nous sa justice》[3].
La justice de Dieu n’est autre que son jugement, à savoir la mort éternelle due à notre nature pécheresse. L’injustice humaine serait qu’un innocent paie la dette à cause d’un coupable. C’est pourtant ce que Jésus Christ, fils de Dieu, sans péché, mort sur la croix à cause de nos fautes, a accompli. Dieu dans sa miséricorde, offre ce salut qui est l’unique solution profondément incompréhensible pour l’homme. Elle nous apporte la grâce imméritée pour la rédemption de nos péchés, nous offrant ainsi la vie éternelle en Jésus seul.
Rendons gloire à Dieu notre père qui nous a réconciliés avec lui en Christ. Dans son amour et dans sa justice, Dieu nous a déclarés justes par sa miséricorde.
《Que nos cœurs soutenus de cette espérance s’attachent à Dieu, fidèle dans ses promesses et juste dans ses jugements. Puisque nous pouvons voir et entendre ces vérités, craignons le Seigneur ; renonçons aux désirs impurs, aux œuvres mauvaises, afin qu’au jour du jugement nous soyons couverts de sa miséricorde》 [4].
[1] R.C Sproul – Les gens sont-ils fondamentalement bons ? Éditions La Rochelle – Trois Rivières 2021 ; p. 40.
[2] Huldrych Zwingli – De la justice divine et de la justice humaine ; Éditions Beauchesne – Paris 1980 ; p. 31.
[3] Jean Calvin – Commentaires sur l’épître aux Romains ; Éditions Labor et Fides – Genève 1960 ; p. 83.
[4] Clément de Rome, père apostolique du 1er siècle – Lettres aux Corinthiens– ; Éditions Nouvelles Lectures d’Antan 2019 ; p. 34.