par Maxime Georgel
Ambroise Paré est considéré comme le père de la chirurgie moderne. En effet, à son époque, la généralisation des armes à feu confronte les médecins à des plaies d’une nouvelle nature. Paré étant le médecin du Roi et des armées, il s’est efforcé de trouver de meilleures manières de soigner les blessés.
La ligature des artères
Jusqu’alors, on soignait les blessés en cautérisant la plaie au fer rouge ou à l’huile bouillante, ce qui risquait de tuer le patient, en plus de le faire grandement souffrir. La révolution qu’apporta Paré fut d’inventer la technique de ligature des artères dans les amputations. Cela permit de se passer de l’huile et du fer rouge.
Les prothèses et instruments chirurgicaux
Il inventa et améliora aussi des prothèses notamment pour les jambes et proposa un modèle de main artificielle. Il inventa aussi plusieurs instruments chirurgicaux.
Apports généraux à la science
Il détruisit aussi plusieurs mythes de son époque. Par exemple, il démontra par l’expérimentation que le bézoard, que l’on croyait être un remède universel, ne pouvait pas tout guérir. Il argumenta en faveur de l’inexistence de la licorne et contre l’utilisation de chair momifiée en thérapeutique.
Le français, langue de science
Paré fut aussi pionnier en ce qu’il publia ses livres de médecine en français, alors que le latin était d’usage courant dans les sciences, ce qui lui valut de franches critiques de la part de la Faculté de médecine de Paris.
La médecine comme science expérimentale
Il est aussi remarquable pour son souci de faire de la médecine une science expérimentale et pratique. Il dira en effet en entrant comme chirurgien à l’Hôtel-Dieu : « Ce n’est rien de feuilleter les livres, de gazouiller, de caqueter en chaire de la chirurgie, si la main ne met en usage ce que la raison ordonne. »
Le soin pour les pauvres
Enfin, son intérêt pour les pauvres se résume bien dans l’échange légendaire qu’il aurait eu avec Charles IX :
« — J’espère bien que tu vas mieux soigner les rois que les pauvres ?
— Non Sire, c’est impossible.
— Et pourquoi ?
— Parce que je soigne les pauvres comme des rois. »
Un protestant véritable
Lors de la Saint-Barthélémy, il échappa en se réfugiant chez Charles IX qui le dissimula dans sa propre chambre. Plus d’une foi, le roi le supplia toutefois de devenir catholique, ce à quoi il aurait répondu : « Par la lumière de Dieu, Sire, je crois qu’il vous souvient m’avoir promis de ne me commander jamais quatre choses, savoir : de rentrer dans le ventre de ma mère, de me trouer à un jeu de bataille, de quitter votre service et d’aller à la messe ». Sa foi réformée, son adhésion à la Réforme calviniste n’étaient donc pas secrètes et le chapitre « De l’âme », au XVIIIe livre de ses Œuvres, contient un emprunt direct à Jean Calvin et un emprunt textuel au huguenot Philippe de Mornay.
Il est célèbre pour sa phrase :
« Je le pansay, Dieu le guarist. » (je le pansai, Dieu le guérit)
Original de l’article: https://parlafoiblog.wordpress.com/2018/11/29/illustres-reformes-1-ambroise-pare-1510-1590/